Perspectives

 

Des puces déjà commercialisées

La première puce a ADN  date des années 1990, elle a été mise au point par le CEA (Centre d’étude Atomique) dans le but de mieux comprendre le fonctionnement de nos gènes. Depuis cette technologie a énormément progressé. Il existe désormais des puces capablent d’analyser simultanément la quasi totalité du génome de la cellule (soit prés de 30 000 gènes). Ces puces sont principalement utilisées en pharmacologie pour mettre au point de nouveaux médicaments: ainsi 60% des antibiotiques ont été développé grâce à cette méthode.

En cancérologie, les puces commercialisées concernent principalement  les cancers du sein et de la prostate. Récemment la société Agendia a lancé un test fondé sur l'analyse de l'activité de 70 gènes pour évaluer le risque qu'a une patiente atteinte d'un cancer du sein de développer des métastases.

Les biopuces restent cependant  complexes à utiliser. Et, pour l'instant, ce sont les fournisseurs qui réalisent les analyses.

 

 

Le programme Carte d’Identité des Tumeurs

Conscient du potentiel des puces à ADN,  la Ligue nationale contre le cancer a lancé depuis déjà 13 ans un  vaste programme visant à dresser une véritable  Carte d’Identité des différentes Tumeurs (CIT) . L’objectif de ce programme est de caractériser de multiples types de tumeurs grâce à l'analyse de l'expression des gènes et  des altérations chromosomiques

Figure 1 : Programme Carte d'Identité des Tumeurs

 

Ce programme a permis de mettre en place une des plus grandes bases de données de tumeurs en Europe,  contenant plus de 8 000 échantillons tumoraux  et 10 000 expériences de biopuces.

 

Des puces à ADN au kit de diagnostic portable : les labo-puces

Avec les labo-puces (ou lab-on chip) les chercheurs passent à la vitesse supérieure. Il s’agit de concevoir un système intégré miniature et portable capable de réaliser un diagnostic complet en quelques minutes seulement.    Ce kit portatif pourra effectuer à lui seul,  toutes les étapes réalisées en laboratoire : prise de sang, extraction de l’ADN, amplification du nombre de copie de gènes, biomarquage, hybridation sur puce à ADN, détection par scanner et analyse des résultats. On imagine bien que le challenge ici est de faire tenir dans une puce de la taille d’un ticket de métro, tous les volumineux appareils d’analyse biologiques : PCR (Polymerase Chain Reaction), Scanner, processeurs informatiques…

 

Figure 2 : labopuce

 

 

Avec ce type  de technologie, le diagnostic pourrait être effectué rapidement et de manière très précise à l’hôpital ou même au cabinet du médecin voire directement chez le patient :un peu à la manière des kit de diagnostic des angines virales/bacterienne.

Figure 3: kit test de diagnostic d'angine

 

 

 Le premier labopuce a déjà été commercialisé. Il s’agit du système InCheck développé par le CEA, la société STMicroelectronics et le laboratoire Veredus dans le but de  détecter  la présence de différents virus grippaux comme le virus H5N1 et H1N1. Ce kit portatif a d’ailleurs été utilisé en Asie, lors de l’épidémie de grippe aviaire.

En cancérologie, les laboratoires sur puces sont encore en phase de test et ne permettent de cibler que certains types de cancer. Ainsi en Europe les chercheurs du CEA  s'attellent à la mise au point d’un labo puce dédié au diagnostic du cancer du pancréas il s’agit du projet Loccandia. Aux Etats-Unis, des scientifiques  de Yale ont mis au point un labopuce capable de détecter en moins de 20mn la présence d’antigènes caractéristiques du cancer du sein et de la prostate, dans un échantillon de 10 microlitre de sang.